Présence et avenir des pédagogies nouvelles

AFIRSE, section française

Séminaire de Tours, 19-20 novembre 2012

Sommes-nous à l’ère des pédagogies nouvelles ou sont-elles en voie d’être oubliées ?(1) La perspective n’est pas mince, elle mérite donc d’être étudiée. L’hypothèse d’une “ère de l’éducation nouvelle“ est liée, bien sûr, à la proposition de Gauchet (2) quant à l’établissement de la “société des individus.Pour résumer cette hypothèse, on peut dire que parmi les contradictions qui s’attachent au métier d’enseignant, il en est une, nouvelle, qui devient de plus en plus prégnante :

  • D’un côté, le métier de l’enseignant consiste à organiser l’apprentissage de contenus qui figurent dans des programmes, fixés par la société (qui doit bien, pour survivre, organiser l’éducation et l’enseignement).
  • De l’autre, chaque élève se pense comme ayant le droit d’exiger qu’on lui explique pourquoi il devrait se fatiguer à apprendre tel ou tel contenu.

C’est pour “contourner“ cette contradiction que les enseignants devraient avoir recours aux pédagogies nouvelles. Le pluriel indique à l’envi que les pistes explorées sont plurielles. Au fil du temps, il est sans doute difficile d’assigner un sens précis (ou une méthode canonique) à l’expression “pédagogies nouvelles“, qui a pu, à l’occasion, être confondue avec l’innovation. Il faut aussi noter que le terme ‘pédagogie’ induit un “regard“ au niveau de la classe, alors que certaines tentatives s’effectuent plutôt au niveau de l’établissement.Cette hypothèse semble suffisamment importante — à la fois lourde de choix philosophiques et porteuse de conséquences pratiques — pour mériter qu’un mouvement comme le nôtre s’en fasse l’écho, au travers d’une réflexion outillée. Une première publication sur la question étant en préparation, le propos est d’élargir notre réflexion commune dans le cadre d’un séminaire organisé à Tours, les 19 et 20 novembre 2012. La question centrale étant celle des conditions, justement (à quelles conditions les pédagogies nouvelles peuvent ou pourraient, au XXIe siècle, fonctionner autrement que de façon marginale ?). Au moment où le projet politique est d’engager une refondation républicaine de l’Ecole, cette réflexion est tout simplement urgente. Les façons d’entrer dans cette question sont multiples : – Ceux d’entre nous qui militent dans des mouvements d’éducation nouvelle pourront nous dire leur point de vue (sur l’hypothèse, mais aussi sur leur quotidien). – Quel que soit son terrain, chacune et chacun de nous peut aussi repérer l’influence (voire l’impact) des idées de l’éducation nouvelle dans ses pratiques.- Certains peuvent suggérer une perspective soit plus globale, soit particulière (à partir d’un outillage par exemple) sur la question.- D’autres encore…

Organisation pratique

Le séminaire, réservé aux membres de l’AFIRSE, se tiendra dans les locaux de l’université François Rabelais  (site Tanneurs — centre ville, en bord de Loire).L’accueil aura lieu aux Tanneurs (des précisions seront apportées) le 19 vers 10h30 ou 11h (l’heure exacte sera fixée ultérieurement). Nous conclurons le 20 en fin de matinée.
Le séminaire est gratuit, mais le repas de midi du 19 étant prévu chez les Compagnons, il faudra réserver strictement : chaque participant(e) m’enverra donc un chèque (à l’ordre de l’AFIRSE section française) de 17€. Une liste d’hôtels pourra être fournie sur demande.
Afin de faciliter les échanges, l’effectif est limité strictement à 40. Pour préparer les échanges, chaque participant(e) voudra bien m’envoyer (adresse note 1 ou mel (3)) courant octobre un texte court (1/2 page à 1 page max) indiquant ses idées (au besoin en style “télégraphique“).La priorité sera l’échange. En conséquence, le temps d’exposition initial, par chacun(e), de ses idées, sera bref.
La ou les suites éventuelles seront envisagées à la fin du séminaire.

Jean-Claude Sallaberry La Grande Borie, fin août 2012

(1) Blais, Gauchet et Ottavi, dans leur ouvrage de 2002, émettent l’hypothèse que s’ouvre l’ère des pédagogies nouvelles. “Avec la dissolution du compromis qui maintenait une part traditionnelle au sein de l’école moderne s’ouvre l’époque proprement contemporaine de la pédagogie, l’ère des « pédagogies nouvelles ». Le projet de celles-ci ne se réduit pas à leur composante épistémique, mais il la suppose comme condition de possibilité.“ (pp. 34-35) Et, plus loin (p.35) : “Nous vivons en fait, depuis une trentaine d’années, avec l’entrée en  vigueur du programme formulé par les pédagogies nouvelles durant la première décennie du XXe siècle, la liquidation effective du compromis entre apprentissages traditionnels et savoirs méthodiques. Seuls ces derniers sont acceptables, désormais…““. Les trois auteurs ci-dessus remettent le couvert en 2008, avec Conditions de l’éducation (Blais MC., Gauchet M.& Ottavi D., 2008, Conditions de l’éducation, Paris, Stock. — voir les deux textes “prés Cond educ“ et Commentaires, expédiés avec le premier appel et à disposition sur demande, pour plus de détails.)

 (2) GAUCHET, M., 2002, La démocratie contre elle-même, Paris, Gallimard.

 (3) JC Sallaberry, La Grande Borie, 24600 Allemans

jcsallab@orange.fr

jean-claude.sallaberry@u-bordeaux4.fr

sallab@free.fr

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